Pour un suffrage réellement universel

(english below)

Dans le cycle électoral qui s’achève dimanche, le nombre croissant d’abstentionnistes, majoritaires (52,5%), a été soulignée auxquels il faudrait ajouter les bulletins blancs ou nuls (10,5%) et les personnes non inscrites sur les listes électorales par volonté, négligence ou difficultés diverses. Dans cette démocratie représentative, les élus sont de moins en moins représentatifs de la population dans sa diversité.

De plus, est oublié le nombre de personnes, légalement exclues d’un suffrage dit universel : les personnes étrangères qui étudient, travaillent, résident, vivent en France sans avoir la nationalité française.

Elles sont cependant très présentes dans les discours de certains, à la Reconquête de quelques voix, heureusement peu fructueuse. Elles subissent comme tout un chacun, les conséquences de la politique suivie au niveau local ou national.

La force de l’Europe, de l’Union européenne (UE), est dans son mode de vie, son niveau de liberté, d’égalité, de démocratie qui fascinent nombre de peuples et inquiètent les dictateurs. Même si liberté, égalité, démocratie paraissent relatives à beaucoup de ceux qui en bénéficient. Car elles nécessitent encore d’être étendues.

Les États de l’UE proclament ces valeurs communes. Ils reconnaissent l’égalité juridique des États, beaucoup moins celle des résidents ou même des citoyens.

Ils ont institué une citoyenneté de l’Union européenne qui permet, entre autres, à un ressortissant d’un État membre de l’UE résidant dans un État dont il n’a pas la nationalité de jouir du droit de vote et d’éligibilité aux seules élections municipales et européennes. Ce (demi) citoyen est exclu de toute participation aux autres élections, locales et nationales.

C’est le cas des étudiants européens, Erasmus ou autres, encouragés à se former dans un pays membre de l’Union dont ils n’ont pas la nationalité. C’est aussi le cas des travailleurs de l’UE qui n’ont pas la nationalité du pays dans lequel ils ont leurs activité et dont ils font tourner l’économie. Ils ne jouissent que de droits restreints, en particulier politiques quand ils passent de leur pays de l’Union dans un autre pays de l’Union.

Les droits sont encore plus réduits quand les étudiants ou les travailleurs viennent d’un pays tiers. Leur participation politique, limitée, varie d’un État de l’Union à l’autre.

Étrangement, les combattants de la liberté, citoyens quand ils se battent contre une dictature dans leur pays, quelquefois soutenus par l’UE ou des États de l’UE, sont réduits au statut de réfugiés plus ou moins bien accueillis quand ils entrent dans l’Union. Dégradés dans leur citoyenneté par le passage d’une frontière, vers la liberté !

Face à de telles inégalités, toutes les personnes vivant sur le territoire de l’Union européenne, citoyens ou résidents, doivent s’unir pour l’égalité de tous, pour démocratiser la démocratie, pour un suffrage réellement universel, pour reconnaître à chacun, sur le territoire de l’Union, la clause du citoyen le plus favorisé.

(Version légèrement modifiée parue dans La Lettre de la citoyenneté  n° 170, 2e Trimestre 2022)

(english version)

In the electoral cycle that ends on Sunday, the growing number of abstentionists, the majority (52.5%), has been highlighted, to which should be added the blank or invalid ballots (10.5%) and people not registered to vote by will, negligence or various difficulties. In this representative democracy, elected officials are less and less representative of the population in its diversity.

Moreover, is forgotten the number of people, legally excluded from a so-called universal suffrage : foreign people who study, work, reside, live in France without having French nationality.

They are however very present in the speeches of some, in the Reconquest  of a few voices, fortunately not very fruitful. They suffer like everyone else, the consequences of the policy followed at the local or national level.

The strength of Europe, of the European Union (EU), lies in its way of life, its level of freedom, equality and democracy, which fascinate many peoples and worry dictators. Even if freedom, equality, democracy seem relative to many of those who benefit from it. Because they still need to be extended.
EU states proclaim these common values. They recognize the legal equality of states, much less that of residents or even citizens.
They instituted a citizenship of the European Union which allows, among other things, a national of an EU Member State residing in a State of which he is not a national to enjoy the right to vote and eligibility for municipal and European elections only. This (half) citizen is excluded from participating in other elections, local and national.
This is the case of European students, Erasmus or others, encouraged to train in a member country of the Union of which they do not have the nationality. This is also the case for EU workers who do not have the nationality of the country in which they operate and whose economy they run. They only enjoy limited rights, in particular political rights when they move from their EU country to another EU country.
Duties are further reduced when students or workers come from a third country. Their limited political participation varies from one state in the Union to another

Strangely, freedom fighters, citizens when they fight against a dictatorship in their country, sometimes supported by the EU or EU states, are reduced to the status of refugees more or less well received when they enter the Union. Degraded in their citizenship by crossing a border,

Faced with such inequalities, all people living in the territory of the European Union, citizens or residents, must unite for equality for all, to democratize democracy, for truly universal suffrage , to recognize for everyone, on the territory of the Union, the clause of the most favored citizen.

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