Anecdotes estivales

Anecdotes cueillies à l’occasion d’une itinérance détendue dans un pays surchauffé par la dérèglement climatique.

Anecdotes estivales

Dans la ville de la pipe de bruyère et de la Confrérie des maîtres-pipiers, un clin d’œil, ceci n’est pas une pipe, dans la rue, c’est parfois sous la même apparence mais d’une autre taille, une corbeille à papier…

Anecdotes estivales

Au café, sur la table voisine, des amuse-gueule paraissent appétissants mais négligés par les clientes. L’une d’entre elles qui a saisi nos regards propose : « nous ne mangeons pas de porc, profitez-en »… C’est excellent et accompagne ce moment de détente… Comme nous dégustons lentement, le cafetier vient retirer l’assiette à peine entamée… Il n’y a pas de petits bénéfices… mais notre généreuse voisine ne s’en laisse pas conter et va récupérer son bien pour le remettre à notre disposition…

La presse a beaucoup insisté sur les difficultés à trouver du personnel pour les cafés et restaurants dans une période particulièrement importante pour le chiffre d’affaires. Il n’est donc pas étonnant de voir des jeunes, étudiants ou même lycéens, assurer un service de terrasse à la place de professionnels. Il est facile de repérer ces serveurs de l’été à leur moindre professionnalisme : plateau indécis, mémoire défaillante, recherche, de table en table, du consommateur qui attend son plat… Ce manque de professionnels permet aussi de diminuer le coût du personnel. A la plonge, autre technique… l’utilisation du plastique ou du carton. Ainsi, dans un café, une jeune lycéenne propose la glace avec un cornet ou une coupelle en plastique. Ayant refusé le plastique, avec la glace dans un cornet, l’eau fraîche gracieusement servie arrive dans un « verre » en plastique et la chantilly et le café aussi…
La gentillesse et le sourire feraient presque oublier le dérèglement climatique et la nécessité de faire quelque chose à tous les niveaux…

Ici, la commune a mis en service, gratuitement, une navette pour gagner sans peine les hauteurs boiséesde la ville et prendre un peu d’air frais quand la poulation est assommée de chaleur. Là, contre la pollution et l’émission de gaz à effet de serre, des bus gratuits circulent en ville. Hélas, les embouteillages sont toujours importants. Il est permis d’espérer qu’avec des lignes plus adaptées (?), plus fréquentes (?), et la prise de conscience (?)…

Sur la place, au milieu des passants, des pigeons sautillent sans peur à la recherche de quelques miettes. Que des enfants, apparemment d’origine asiatique, leur proposent pour les attirer quand deux blondinets, plus turbulents et aux jeux déjà plus dominateurs, se précipitent eux pour les faire fuir… Deux arts de vivre, déjà…

Anecdotes estivales

La seule Marianne noire (photo), qui date d’avril 1848, nous a attiré dans le musée de la Résistance et de la déportation enrichi, temporairement, d’une exposition sur Joséphine Baker. Correspondances, Marianne noire, Résistance, Joséphine Baker… L’entrée est gratuite, n’est demandé que le département d’origine du visiteur. Mais l’interconnexion, non sollicitée, par les téléphones dits intelligents permet d’enquêter, quelques heures après la visite, sur le degré de satisfaction du visiteur du musée comme du client du glacierde la ville voisine… Oppositions. Le musée de la résistance, hôte permanent de la Marianne noire et d’une exposition temporaire exemplaire, participe comme le commerçant à la mise en place des filets de la société de surveillance, dans l’indifférence générale, semble-t-il…

Fuyant, ici, le Tour de France masculin et ses stars, interdits de séjour, là, par le Tour de France féminin et ses futures stars, aucune chambre d’hôtel libre dans les environs, mais bien accueillis par les pharaons superstars du Mucem et la belle Cléopâtre, inoubliée depuis des siècles.

Les ehpad ont fait récemment la une des journaux. Ils ne sont pas que des lieux d’exploitation de personnes âgées. A l’entrée, un banc peut même esquisser un moment d’humanité… Faut-il cantonner la tendresse au bord de l’ehpad…

Anecdotes estivales

La chaleur de l’été libère les corps et les tatous, dans la rue et sur la plage où les monokinis et les burkinis se font aussi rares. Et la lavande des champs, énervée par les rayons brûlants du soleil, qui embaume jusque sur la route. Si vous sentez son parfum, en regardant l’image, votre imagination a déjà vaincu les premiers symptômes de la covid…

Anecdotes estivales
Anecdotes estivales

Pour un suffrage réellement universel

(english below)

Dans le cycle électoral qui s’achève dimanche, le nombre croissant d’abstentionnistes, majoritaires (52,5%), a été soulignée auxquels il faudrait ajouter les bulletins blancs ou nuls (10,5%) et les personnes non inscrites sur les listes électorales par volonté, négligence ou difficultés diverses. Dans cette démocratie représentative, les élus sont de moins en moins représentatifs de la population dans sa diversité.

De plus, est oublié le nombre de personnes, légalement exclues d’un suffrage dit universel : les personnes étrangères qui étudient, travaillent, résident, vivent en France sans avoir la nationalité française.

Elles sont cependant très présentes dans les discours de certains, à la Reconquête de quelques voix, heureusement peu fructueuse. Elles subissent comme tout un chacun, les conséquences de la politique suivie au niveau local ou national.

La force de l’Europe, de l’Union européenne (UE), est dans son mode de vie, son niveau de liberté, d’égalité, de démocratie qui fascinent nombre de peuples et inquiètent les dictateurs. Même si liberté, égalité, démocratie paraissent relatives à beaucoup de ceux qui en bénéficient. Car elles nécessitent encore d’être étendues.

Les États de l’UE proclament ces valeurs communes. Ils reconnaissent l’égalité juridique des États, beaucoup moins celle des résidents ou même des citoyens.

Ils ont institué une citoyenneté de l’Union européenne qui permet, entre autres, à un ressortissant d’un État membre de l’UE résidant dans un État dont il n’a pas la nationalité de jouir du droit de vote et d’éligibilité aux seules élections municipales et européennes. Ce (demi) citoyen est exclu de toute participation aux autres élections, locales et nationales.

C’est le cas des étudiants européens, Erasmus ou autres, encouragés à se former dans un pays membre de l’Union dont ils n’ont pas la nationalité. C’est aussi le cas des travailleurs de l’UE qui n’ont pas la nationalité du pays dans lequel ils ont leurs activité et dont ils font tourner l’économie. Ils ne jouissent que de droits restreints, en particulier politiques quand ils passent de leur pays de l’Union dans un autre pays de l’Union.

Les droits sont encore plus réduits quand les étudiants ou les travailleurs viennent d’un pays tiers. Leur participation politique, limitée, varie d’un État de l’Union à l’autre.

Étrangement, les combattants de la liberté, citoyens quand ils se battent contre une dictature dans leur pays, quelquefois soutenus par l’UE ou des États de l’UE, sont réduits au statut de réfugiés plus ou moins bien accueillis quand ils entrent dans l’Union. Dégradés dans leur citoyenneté par le passage d’une frontière, vers la liberté !

Face à de telles inégalités, toutes les personnes vivant sur le territoire de l’Union européenne, citoyens ou résidents, doivent s’unir pour l’égalité de tous, pour démocratiser la démocratie, pour un suffrage réellement universel, pour reconnaître à chacun, sur le territoire de l’Union, la clause du citoyen le plus favorisé.

(Version légèrement modifiée parue dans La Lettre de la citoyenneté  n° 170, 2e Trimestre 2022)

(english version)

In the electoral cycle that ends on Sunday, the growing number of abstentionists, the majority (52.5%), has been highlighted, to which should be added the blank or invalid ballots (10.5%) and people not registered to vote by will, negligence or various difficulties. In this representative democracy, elected officials are less and less representative of the population in its diversity.

Moreover, is forgotten the number of people, legally excluded from a so-called universal suffrage : foreign people who study, work, reside, live in France without having French nationality.

They are however very present in the speeches of some, in the Reconquest  of a few voices, fortunately not very fruitful. They suffer like everyone else, the consequences of the policy followed at the local or national level.

The strength of Europe, of the European Union (EU), lies in its way of life, its level of freedom, equality and democracy, which fascinate many peoples and worry dictators. Even if freedom, equality, democracy seem relative to many of those who benefit from it. Because they still need to be extended.
EU states proclaim these common values. They recognize the legal equality of states, much less that of residents or even citizens.
They instituted a citizenship of the European Union which allows, among other things, a national of an EU Member State residing in a State of which he is not a national to enjoy the right to vote and eligibility for municipal and European elections only. This (half) citizen is excluded from participating in other elections, local and national.
This is the case of European students, Erasmus or others, encouraged to train in a member country of the Union of which they do not have the nationality. This is also the case for EU workers who do not have the nationality of the country in which they operate and whose economy they run. They only enjoy limited rights, in particular political rights when they move from their EU country to another EU country.
Duties are further reduced when students or workers come from a third country. Their limited political participation varies from one state in the Union to another

Strangely, freedom fighters, citizens when they fight against a dictatorship in their country, sometimes supported by the EU or EU states, are reduced to the status of refugees more or less well received when they enter the Union. Degraded in their citizenship by crossing a border,

Faced with such inequalities, all people living in the territory of the European Union, citizens or residents, must unite for equality for all, to democratize democracy, for truly universal suffrage , to recognize for everyone, on the territory of the Union, the clause of the most favored citizen.

Abattre les statues, revoir le récit national…

Abattre les statues, revoir le récit national…

Abattre les statues, revoir le récit national...

Depuis quelque temps, des contestataires s’en prennent aux statues de personnalités qui ne mériteraient pas un hommage public… Classiquement, ce sont des régimes nouvellement installées qui veulent faire table rase du passé. L’événement récent le plus célèbre est la destruction des Bouddhas de Bâmiyân en Afghanistanpar les Talibans en 2001.

En France, en 1792, la Révolution ne veut pas laisser plus longtemps sous les yeux du peuple français les monuments élevés à l’orgueil, au préjugé et à la tyrannie… et en 1793 engage la destruction de tous les emblèmes de la royauté… monument et inscription ou emblème en bronze pour les transformer en bouches à feu…

Le gouvernement de Vichy de 1941 à 1944 récupère, pour l’industrie de l’armement allemande, les métaux des statues de certains figures républicaines peu appréciées de la Révolution nationale. En préservant les figures des saints, rois, reines et les monuments aux morts… Environ 1 700 statues furent détruites sur ordre de Vichy, plus de cent pour la capitale.

Les nouveaux iconoclastes s’attaquent à des statues de personnages officiellement honorés mais dont le comportement historique ne coïncide pas toujours avec les valeurs proclamées de la République.

Ce rappel historique bouscule parfois le récit que nous avons biberonné à l’école qui faisait de la France, de nous, les champions des droits de l’homme et de l’émancipation des peuples. Même si la guerre d’Algérie a ouvert un peu les yeux de ceux d’entre nous qui l’ont vécue. Mais que beaucoup veulent toujours ignorer.

Cette relecture du passé qui pointe à l’occasion du soixantième anniversaire de la paix avec l’Algérie, ne concerne pas que la guerre d’Algérie et devrait permettre la réintégration dans l’histoire d’une partie significative des Français qui se sentent un peu à l’écart.

C’est possible si on admet qu’il n’y a pas de peuple élu, que le peuple n’a pas une pensée unique, qu’il est traversé d’intérêts divers, qu’il y a des moments différents, des histoires diverses, des aptitudes à comprendre qui changent, desoublis intéressés, des résistances qui n’ont pas été entendues… Que l’histoire doit faire le tri, établir la part des choses.

Souvenir d’un bref échange avec un membre du Conseil de rédaction de Migration Société:
– C’est quoi pour toi 1848 ?
– La proclamation du suffrage universel.
– Pour moi, c’est la suppression de l’esclavage.

Il était d’origine sénégalaise et bien sûr de culture française et sénégalaise…

Tout est là. Nous savions l’un et l’autre. Nous avions un récit historique commun mais perçu différemment : l’instauration du suffrage universel et la seconde abolition de l’esclavage ont eu lieu, toutes deux, en 1848. Et ce n’est pas un hasard. Comme ce n’est pas un hasard si la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen et la première abolition de l’esclavage en France ont eu lieu au moment de la Révolution…

Dans mon esprit, abolition de l’esclavage par Victor Schœlcher. Et les jeunes d’aujourd’hui déboulonnent la statue de Schœlcher pour dire que la suppression de l’esclavage n’est pas due à un humaniste blanc de 44 ans mais aux révoltes des personnes réduites en esclavage. Ce que mon récit historique incomplet ignorait, avait oublié ou mis au second plan.

Déboulonner Schœlcher me choque. Oublier ou minorer les révoltes est tout aussi choquant. L’abolition est le fruit des révoltes de ceux qui en étaient victimes et de la lutte des antiesclavagistes. Peut-être aussi de divergences politico-économiques à d’autres niveaux.
L’esclavage a touché des millions de personnes pendant des dizaine d’années, leur souffrance ne peut être discrètement oubliée par l’histoire officielle et, encore moins, par leurs descendants. Qui en demandent la reconnaissance pour faire pleinement nation. Sans oublier les bénéfices que d’autres en ont tiré et sur lesquels repose une partie, non dite, de la prospérité française.

Le travail fait à Nantes est de ce point de vue une exception en France : le rappel du lien entre la prospérité de Nantes et son rôle éminent dans le commerce triangulaire dont témoigne encore l’île Feydeau, quartier aménagé au XVIIIème siècle pour les hôtels des armateurs…

Mais si Nantes se souvient de l’origine d’une partie de sa richesse, qui se souvient du financement du Palais de l’Élysée occupé par Louis-Napoléon Bonaparte, premier président de la République élu au suffrage universel en 1848, et devenu officiellement la résidence des présidents de la République française par la loi du 22 janvier 1879…

 Pourtant ce palais a été construit avec l’argent que l’homme le plus riche de France au début du XVIIIème, Antoine Crozat, dont sa Compagnie de Guinée avait « pour mission d’acheminer du port de Nantes, le plus grand nombre possible d’esclaves noirs vers Saint-Domingue et de remplacer sur l’île, le tabac par le sucre ». Ce qui lui permet de marier sa fille de 12 ans à Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, le comte d’Évreux. Qui utilisera la dot pour faire construire le Palais. Ce palais passe de main en main, devient la propriété de la Marquise de Pompadour, des graffitis ont orné ses murs (maison de la putain du roi) et de biens d’autres ce qui fait dire au Général de Gaulle que l’Élysée devient « palais de la main gauche, palais à femmes » avant sa républicaine promotion.

Le combat pour l’abolition de l’esclavage commence avec la rébellion des esclaves de Saint Domingue en 1791 suivi par le gouvernement révolutionnaire qui y proclame l’abolition en août 1793. Avant d’être étendue par la Convention aux autres colonies par le décret du 4 février 1794. L’abolition de l’esclavage fait partie du grand vent de la Révolution de 1789 pour libérer l’homme de toutes les contrainte… Mais, il est rétabli en 1802 par Napoléon et ce n’est pas le seul pas en arrière…

Il faut attendre 1848 pour que l’abolition soit rétablie et le suffrage universel instauré. Avec indemnisation des colons pour la perte de leurs biens comme au Royaume-Uni en 1838. Les esclaves sont un bien ! Tandis que le gouvernement refuse d’indemniser les esclaves libérés pour les années de privation de leurs droits humains. Ce que certains reprochent à Schœlcher.

En Martinique et en Guadeloupe, la tension sociale est telle que les gouverneurs des deux îles proclament l’abolition avant l’arrivée des commissaires avec les décrets…
L’abolition de l’esclavage est bien le fait de la lutte des uns et des autres. Et cela n’enlève rien au mérite de Victor Schœlcher.

Ce n’est là qu’une vue moderne et franco-centrique de l’abolition de l’esclavage. De multiples étapes de l’abolition avec de nombreuses rechutes dans le temps et dans l’espace. Depuis le VIIème siècle avec la reine Bathilde, captive des corsaires, revendue, devenue reine de France qui interdit l’esclavage, jusqu’au Niger en 1999 avec une poussée importante en Europe au XVIIIème siècle… Amériques, États-Unis, Brésil 1888, traite orientale, traite arabe, traite intra-africaine…

Avec la statue de Colbert au Palais Bourbon, les choses sont différentes. Elle rend hommage à Jean-Baptiste Colbert, grand commis de l’État du monarque absolu, Louis XIV, inspirateur d’une politique économique à laquelle son nom est attaché, le colbertisme. Mais Colbert est aussi responsable de la mise en forme du « Code noir » fondé sur les pratiques des tribunaux et des notables coloniaux… Peut-être innovateur en politique économique, simple copiste des mœurs coloniales de son époque qu’il entérine.

Sa présence dans les palais de la République n’est pas totalement indispensable et mériterait, pour le moins, une mise au point.

Un pas important a été franchi avec la loi Taubira reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’Humanité et dans les actions qui ont conduit à faire du 10 mai, la Journée Nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage et du 23 mai, la Journée Nationale en hommage aux victimes de l’esclavage. Un nouveau pas pourrait être la création d’un mémorial national de l’esclavage au jardin des Tuileries à Paris portant l’inscription des 200 000 noms d’esclaves affranchis comme le demandent depuis plus de vingt ans des citoyens français, descendants d’esclaves, dont la marche fondatrice du 23 mai 1998 avait réuni plus de 40 000 personnes à Paris…

Les nouveaux iconoclastes ne veulent pas toujours effacer mais rétablir la vérité, la complexité de l’histoire en s’attaquant à des noms de rue, à des monuments tellement banalisés qu’ils ont perdu toute signification pour beaucoup. Mais qui ne sont pas, en l’état, à leur place.

 

Abattre les statues, revoir le récit national...
Abattre les statues, revoir le récit national...

Affrontement d’empires

Les information sont disponibles pour tous, les rapports sont publiés régulièrement, les gouvernements savent, signent des conventions, font des déclarations, tergiversent et remettent au lendemain ce qu’ils auraient dû faire la veille.
Les populations, informées, subissent, manifestent.

Inexorablement, la température monte, les glaces fondent, les perturbations climatiques s’exacerbent. Jusqu’à l’irréversibilité, à la catastrophe ?
Les inégalités augmentent entre les nations, à l’intérieur des nations, accentuées par les crises climatiques, sanitaires, politiques. Jusqu’à l’explosion ?

Des fous continuent à danser sur le volcan. Certains accumulent et préparent leur évasion, sur une île déserte ou extraterrestre, pour échapper au destin collectif. D’aucuns cherchent noise à des voisins de pallier ou de continent. Beaucoup pensent plus à s’entre-tuer qu’à se sauver ensemble.

Combien, acculés, survivent sur place ou changent de région, de pays, de continent et se retrouvent, pour la plupart, toujours acculés et devenus différents. Sans espoir, même illusoire, de changement.

Car les puissances qui dominent le monde sont faites de la même farine,le capitalisme, libre ou administré !Chacune se ditau service de son peuple, de sa nation, d’une certaine classe moyenne, plus ou moins homogène, et profite aux plus favorisés. Peu importe les dégâts pour la planète. Elles sont aussi impérialistes mais sous des formes différentes. Pour le moment.

Les États-Unis ont imposé leur population, leurs frontières et leur système par le feu et leur hégémonie sur le reste du monde par leur puissance militaire, matérielle, culturelle, illustrée aujourd’hui par la domination de son industrie numérique. Encore accentuée par l’extension des domaines de la compétence universelle de leur législation… notamment à l’utilisation du dollar.

Ils ont vaincu, sans affrontement militaire direct, l’impérialisme soviétique entraîné dans la course militaire aux étoiles. Espèrent-ils la même issue, profitant de l’aventure dans laquelle Poutine a engagé la Russie en Ukraine.
Toujours est-il qu’à l’occasion de l’implosion (effondrement central) de l’URSS et après la dissolution du pacte de Varsovie, un certain nombre de pays en ont profité pour s’affranchir de la Russie et s’intégrer, en ordre dispersé, entre 1999 et 2020. à l’UE et se placer sous la protection de l’Alliance atlantique face à l’URSS et maintenue, malgré sa disparition, face à la Russie.
Ce dont ces nouveaux adhérents se félicitent aujourd’hui.

La Russie, en continuité avec la Russie tsariste et la Russie soviétique veut se maintenir comme la deuxième puissance impériale. Avec la même volonté de s’élargir et surtout d’accéder à la mer libre. Croyant son moment de faiblesse passé, la nouvelle Russie a repris la politique de toujours. D’où les différentes interventions à ses frontières pour reconquérir son espace perdu. Non pour établir le communisme mais élargir son empire, capitaliste, administré, autoritaire…
Jusqu’à un affrontement indirect avec l’Otan et l’Europe avec son invasion en Ukraine.

Ces deux pôles n’ont plus la force d’antan.
La Russie a perdu des marches et rencontre une résistance militaire qu’elle n’attendait peut-être pas, dans sa volonté de reconquête Elle veut mettre en place, directement ou indirectement, de gré ou de force, des potentats locaux. En Ukraine, l’opération semble difficile, politiquement et militairement. A cause de la résistance ukrainienne face à une armée russe (auto-surestimée?), à cause de l’Otan, à cause de la réaction de l’Union européenne et des pays de l’est de l’Europe qui ont déjà donné pendant plus de 30 ans.

L’Ukraine sera détruite puis partagée. Et la Russie crainte mais haïe à l’orée des pays limitrophes.

Les États-Unis ont, de leur côté, perdu une partie de leur domination éclatante, militairement et en direct, au Vietnam, au Proche-Orient, en Afghanistan.
Croyant la Russie hors-jeu et l’Europe stabilisée pour un certain temps, depuis deux présidents, ils voulaient redéployer leur emprise en Asie face à la force montante de la Chine. Les voici confrontés avec la Russie de façon aiguë en Europe. Et toujours préoccupés par la Chine.
Les deux États, affaiblis, États-Unis et Russie, s’affrontent pendant que la Chine, courtisée par les deux, progresse inexorablement.

La Chine est, tout aussi capitaliste que les deux autres, tout aussi autoritaire que la Russie et contrôle, en plus, énergiquement ses oligarques. Elle maintient son ordre avec vigueur, à l’intérieur de ce qu’elle considère comme son espace, au Tibet et au Xinjian notamment. Par ailleurs, après avoir récupéré Hong-Kong, Macao sans guerre, elle affirme toujours sa souveraineté sur Taïwan (la 23ème province), sur quelques territoires frontaliers avec l’Inde et quelques îlots disputés à des États voisins. Mais se garde, à ce jour, de toute entreprise militaire.
Le fruit tombera à maturité. Le temps joue en faveur de sa puissance montante.

Elle est membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, dispose de l’arme nucléaire et de la plus grande armée du monde en effectif, du deuxième budget militaire . Avec sa nombreuse population, elle est l’atelier du monde et un marché très important pour aujourd’hui et pour demain… En 2021, elle est devenue la première puissance dans le lancement de fusées, 38 % des lancements dans le monde et selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, le pays déposant le plus de brevets en 2011
Au troisième ou deuxième rang, elle aspire au premier. Ce qui ne paraît pas improbable. La Chine s’est réveillée. Quant à son expansion mondiale, elle se fait, pour le moment de façon douce, les multiples routes de la soie, aides, prêts, investissements… Si certains pays prennent conscience de sa forme d’impérialisme, elle est loin de susciter le même rejet que les puissances occidentales.

L’Union européenne se confond de plus en plus avec l’Europe est par son économie une puissance mondiale, tout aussi capitaliste que les précédentes, concurrence libre et non faussée. Elleest handicapée par son passé colonial et son présent néo-colonial. Par sa division politique, sa faiblesse militaire et son intégration à l’Otan, dominée par les États-Unis dont elle n’est qu’une force auxiliaire…

L’épidémie de Covid, de l’invasion de l’Ukraine peuvent contribuer à son évolution vers la prise de conscience d’une nécessaire union plus étroite et plus musclée devant les préoccupations surtout asiatiques des États-Unis, déclarées par les deux derniers présidents étasuniens.

Les États-Unis voient dans la Chine l’adversaire principal et poussent l’Europe à contenir la Russie avec une Otan, peut-être, un peu moins déséquilibrée.

Reste que cette politique d’affrontement plus ou moins équilibré des impérialisme néglige la plus grande partie de la population mondiale et ses problèmes. Après les querelles nationalistes européennes qui ont entraîné deux guerres mondiales au XXème siècle, que réserve le choc d’empires bien plus puissants ?

Lors du vote de l’Assemblée générale des Nations-Unies sur l’invasion de l’Ukraine, les Occidentaux ont obtenu que 141 pays sur 193 approuvent une résolution qui exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine…, le retrait immédiat des troupes russes actuellement déployées en Ukraine. Seuls cinq États ont voté contre, tous pays éminemment démocratiques : Russie, Biélorussie, Corée du Nord, Érythrée et Syrie. Ce qui a permis à certains de parler de victoire massive, oubliant les 35 États qui se sont abstenus, États, essentiellement asiatiques dont la Chine et l’Inde et africains (16). Auxquels il faut ajouter les 12 (8 africains) qui n’ont pas pris part au vote.

Ce qui traduit une baisse de l’influence, notamment française, sur les États post-coloniaux.

Cette minorité d’États qui n’ont pas approuvé la résolution représentent plus de la moitié de la population mondiale. En 1955 déjà, la conférence de Bandung, avait réuni 29 pays qui se voulaient non-alignés mais nombre de pays aujourd’hui membres de l’Onu étaient alors colonisés.

Mais le non-alignement ne s’incarne pas aujourd’hui dans une même politique. Pour la Chine, l’abstention lui permet de confirmer sa politique de respect des frontières tout en gardant ses relations avec la Russie et son opposition aux États-Unis. Pour la plupart des autres abstentionnistes, c’est surtout récuser tout alignement sur l’Occident.

Alors que la crise climatique s’aggrave et que les États ne trouvent pas les moyens nécessaires pour mettre en application les résolutions insuffisantes qu’ils ont votées, alors que partout les inégalités croissent accentuées par les politiques économiques, les vannes sont ouvertes pour les budgets militaires et la guerre.

Le prix risque d’en être élevé pour les peuples.

Ceci n’est pas un meurtre….

Ceci n’est pas un meurtre…

Mais c’est un Maigret adapté au cinéma par Patrice Leconte.

Un roman, un film policier est le plus souvent une histoire qui débute par la découverte d’un meurtre suivi d’une enquête policière cherchant à découvrir les coupables de cet acte criminel. Encore faut-il d’abord établir les faits avant d’engager lecteur ou spectateur dans de multiples impasses plus ou moins angoissantes.

Dans le prologue de Maigret, c’est le Commissaire qui est inquiet de son état de santé, marqué par une fatigue excessive, un manque d’appétit… heureusement sans cause ni conséquence si ce n’est une inutile interdiction médicale de fumer par son médecin. Et le Commissaire est appelé à une nouvelle enquête à propos de la découverte du corps d’une jeune femme lardé de coups de couteau signalé à la police par une alerte téléphonique anonyme.

Le film de lumière et d’ombre. La lumière de Paris ou plutôt le mirage de Paris qui attire les jeunes femmes de province, prêtes à beaucoup, pour se faire une place dans le cinéma ou le beau monde. Mais Paris n’est qu’un aquarium illuminé dans un bureau obscur, un endroit où le nouveau poisson exotique aura une place s’il n’est pas mangé par les premiers occupants.
Le Paris du Commissaire est tout autre : un Paris fait de maisons sombres, de bureaux occupés par des hommes vêtus de noir, de rues tout aussi banales et grisâtres, de longs couloirs sans lumière, même le bord de Seine n’est qu’un couloir pavé : le Commissaire évoque pour une jeune femme qui va l’aider dans sa recherche, une de ses premières enquêtes commencée par la découverte d’un corps en très mauvais état retrouvé au pilier du pont…

Le contraste est fort entre la clarté des images fugitives des jeunes et joyeuses candidates figurantes, des riches fiançailles ou du mariage bourgeois, de l’aquarium et le monde du Commissaire triste et sombre, de son domicile, de son bureau… et des nombreux couloirs qu’il arpente. Contraste encore entre la jeune femme luxueusement vêtue, pour un jeu de rôle, cornaquée par le Commissaire qui lui donne des conseils pour marcher dans le couloir sombre de sa chambre, tous deux aperçus par une logeuse, elle aussi habillée de noir au regard soupçonneux pour ce couple équivoque.
De tous, le personnages dominant est bien sûr le Commissaire, par son rôle, par sa forte corpulence, par l’énormité de Gérard Depardieu encore accentuée par l’importance de ses épais vêtements, de son manteau. Il écrase tout et tout le monde, surtout de dos, dans la rue.

Dans l’épilogue, le film policier est terminé. Deux séquences hors enquête : dans la première, un bal, une jeune femme qui ressemble étrangement à la victime, seule, triste perdue ; dans la seconde, le Commissaire remonte difficilement une rue pentue, déserte et grise, croise une belle jeune femme, souriante, conquérante qui, probablement, débarque de sa province, avec sa valise… la nouvelle vient tenter sa chance dans l’aquarium parisien.
Le monde continue. Le commissaire se retourne, la regarde, reprend lourdement son chemin et son énormité disparaît, s’évanouit, laissant la rue pavée, grise et vide.

Mont Saint Michel

La democratie, la meilleure façon de dorer la pilule ?

Démocratie… la meilleure façon de dorer la pilule ?

Pour beaucoup, la démocratie est en crise. C’est encore l’idéal des peuples qui se révoltent pour le pain, les peuples vivent d’abord de pain mais aussi pour la liberté, l’égalité, la démocratie. Ils pensent qu’elles leur apporteront aussi le pain.
Les démocraties réellement existantes regardent ailleurs, achètent du pétrole, vendent des armes qui, à l’occasion, serviront contre ceux qui se soulèvent pour la démocratie et le pain. C’est peut-être préférable quand on voit les résultats de leurs interventions pour exporter la démocratie.

En 1992, Francis Fukuyama croyait pouvoir proclamer, après la chute du communisme, la fin de l’histoire et l’avènement de la démocratie partout et pour toujours. Qui n’était réellement implantée que dans quelques pays, la plus grande partie de la population mondiale vivant dans des États autoritaires, hybrides ou des démocraties défaillantes ou imparfaites.Pour l’Index of Democraty établi par The economist, en 2021, seuls 21 pays sur 165 peuvent être qualifiés de démocratie complète, sous la forme représentative.Essentiellement des pays nordiques et quelques autres.
La France estclassée dans les démocraties défaillantes.

La critique la plus fréquente porte sur la représentativité car la démocratie repose sur sa pointe. Les élus sont, le plus souvent, des hommes mûrs, blancs, appartenant aux couches dominantes, économiques, sociales, culturelles. Au dépens de toutes les autres catégories de population.
La proportion des femmes, certes en progrès, diminue au fur et à mesure qu’on monte dans la hiérarchie du fait d’une loi sur la parité, en France, très partiellement appliquée. La diversité sociale et ethnique des élus est aussi invisible sur les photographies que

dans les données chiffrées…

Quant à la diversité d’opinionsque le suffrage universel devrait garantir, elle est très relative. Le mode d’organisation du système permet la domination, sans partage, continue, d’une oligarchie qui se reproduit de façon endogame.


Ce phénomène n’est pas que français. Il se retrouve suivant des modalités différents et à des degrés divers dans toutes les autres démocraties.
Les principaux États européens, après avoir engagé leurs peuples dans des aventures extérieures masquant leur mauvaise volonté à fonder une véritable démocratie, ont entrepris de se recentrer sur la construction d’une unité européenne, généreuse pour des lendemains qui s’éloignent toujours. Confondant lutte contre les inégalités avec lutte contre la diversité, unité européenne contre union des européens, concurrence libre et non faussée contre solidarité.

La démocratie, appréciable même dans leur forme relative, repose surle suffrage dituniversel, libre, qui s’est imposé progressivement (1). Il a un rôle fondamental : légitimer la désignation des élus, du pouvoir, législatif et exécutif, par un scrutin exprimant la volonté générale. Il a été établi et peu à peu élargi, conquête/concession, avec toujours la même double illusion : pour les uns, calamité à circonscrire autant que possible ; pour les autres, espoir d’un avenir plus juste déçu très rapidement. Le pouvoir réel a toujours su le domestiquer. S’en servir. Le contrecarrer si nécessaire.

Le suffrage universel reste largement formel si les citoyens, lors des élections, locales ou nationales, ou des référendums, ne sont pas instruits et largement informés. Encore faut-il que les résultats en soient respectés.

Pour l’instruction, les progrès ont été notables notamment avec la démocratisation, qui laisse encore à désirer au niveau de l’enseignement supérieur.

Pour la formation politique et l’information… C’est la grande lacune ou le trop plein quand tous les canaux écrits ou audiovisuels sont regroupés en quelques pôles qui diffusent la – même – vérité des grands groupes financiers dominants qui n’hésitent pas à jouer de leur puissance (2) et amusent la population en discutant à longueur de temps de sondages au lieu de traiter en profondeur des questions essentielles qui intéressent directement les électeurs .

Lors de l’élection présidentielle de 2017, il y aurait eu 600 sondages…
Désormais, les commentateurs sont tenus à prendre quelques précautions : ils annoncent que ces sondages ne sont pas prédictifs, demi-aveu pour dire qu’ils ont une autre fonction, marketing et manipulation. Les candidats peuvent essayer d’adapter leur campagne…
Progrès, les sondages fournissent l’intervalle de confiance de leurs résultats. Puis, les commentateurs s’empressent de comparer les différences entre les candidats, les progressions d’un demi-point ou d’un point… sans tenir compte de leurs réserves émises quelques lignes plus haut.
Rares sont les organes de presse qui ont renoncé à ce petit jeu, captivant comme sur un champ de courses et tout aussi lucratif : Mediapart, Ouest France ???

Que faire quand un candidat ne tient pas ses promesses ? L’un d’entre eux a répondu clairement : les promesses n’engagent que ceux qui y croient !
Un tel mépris n’est il pas un facteur de crise de a démocratie ?

Quand Juncker dit : Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens.

N’y a-t-il pas de quoi mettre la démocratie en crise ?

Quand le président de la République, faisant peuple, affirme : Eh bien, là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça la stratégie. Quand un président parle ainsi, parle-t-il en bateleur de foire ou en responsable ? Est-il encore citoyen ?

Pour améliorer la démocratie, il est souvent question de participation.
Les référendums pourraient en être une modalité. Malheureusement, en France, ils ont été souvent dénaturés et transformés en plébiscite par l’usage qu’en a fait le président De Gaulle. De telle sorte que les citoyens n’approuvent pas ou ne désapprouvent pas le texte mais celui qui a soumis le texte au référendum. Cela n’améliore pas la démocratie.
En 2005, le référendum a échappé à cette modalité. A la suite d’un large débat national, le peuple a voté non au projet de constitution européenne contre l’avis presque unanime du personnel politique et de la presse écrite ou parlée. Le résultat était clair : le texte était rejeté et non le gouvernement qui l’avait soumis au référendum. Ou, alors, étaient rejetés non seulement le gouvernement mais aussi toute la classe politico-médiatique qui s’était unie pour le soutenir. Et qui s’est empressée de l’adopter dans la forteresse des institutions coupées du peuple.
Comment ne pas mettre la démocratie en crise par un tel comportement ?

Le président de la République a voulu un grand débat national. Pour cela, il a écarté la Commission nationale du débat public (CNDP), institution préposée à ce type d’action et organisé soigneusementson tour de France de propagande présidentielle !

Convaincu de son succès lors de cette tournée, Emmanuel Macron a créé la Convention citoyenne pour le climat pour faire émerger des propositions concrètes sur l’environnement et la transition écologique. Tout imbu de lui-même et généreux en promesses, il a annoncé que les propositions de cette convention seraient reprises sans filtre et soumises, soit au vote du parlement, soit à un référendum, soit adoptées par mesures réglementaires. Promesse non tenue évidemment, les propositions ne convenant pas au président de la République…

Cette convention était composée de 150 personnes, tirées au sort, qui ont siégé plusieurs mois, aidés dans leurs discussions et leur réflexion par l’audition de personnes compétentes. L’échantillon de 150 personnes tirées au sort pour représenter le peuple français peut être discuté…
Mais, 150 personnes ne se connaissant pas, ayant auditionné des personnalités compétentes, se sont mises d’accord sur un certain nombre de mesures.

Le président, maître de lui comme de…, pensant que les propositions répondraient à son souhait, avait promis de les reprendre sous une forme ou une autre. Il a été fortement déçu. Il aurait pu faire le tri, reprendre celles qui lui convenaient et soumettre d’autres, importantes qui n’étaient pas consensuelles au niveau politique à un référendum. Une occasion perdue d’utiliser un référendum à questions multiples pour lesquelles les réponses auraient pu être différentes enlevant ainsi à ce référendum le caractère plébiscitaire.
En démocratie, vous êtes libres de répondre comme le demandent les gouvernants !

Comment un citoyen de bonne foi peut-il avoir confiance en la démocratie ? Le plus étonnant n’est pas la montée des abstentions. Mais la persistance des citoyens à vouloir s’exprimer ! Quand ils voient que la démocratie existante n’est que le moyen de faire accepter, directement ou non, par la population des décisions qui sont déjà prises par d’autres en fonction de ce qui les arrange.

Winston Churchill avait bien raison quand il affirmait que la démocratie était le pire de tous les régimes, à l’exception de tous les autres. Reste à inventer un régime démocratique qui soit moins pire ! Macron n’a pas pris ce chemin…

1 – En France, le droit de vote a été reconnu aux nationaux, mâles, de plus de 21 ans en 1848, aux Françaises en 1945, aux 18-21 ans des deux sexes en 1972 (dans certains pays le droit de vote est attribué à 16 ans), en oubliant , jusqu’à ce qu’elles se rebellent, les populations sous domination coloniale.
Depuis le traité de Maastricht de 1992, les citoyens de l’Union européenne qui n’ont pas la nationalité française peuvent participer aux seules élections municipales et européennes. Sont encore exclus les résidents qui n’ont pas la nationalité d’un des pays de l’Union européenne.

2 – Voir sur les écrans, actuellement, Media Crash – Qui a tué le débat public ? Réalisé par Luc Hermann et Valentine Oberti, documentaire coproduit par Mediapart et Premières lignes.

Soixante ans plus tard…

Soixante ans plus tard…

Par les hasards de la production et de la distribution cinématographiques, deux films sortis ces jours-ci sur les écrans nous ramènent 60 ans en arrière : West Side Story de Steven Spielberg qui revisite l’original sorti en 1961 et Twist à Bamako de Robert Guédiguian qui situe son histoire au Mali au lendemain de son indépendance en 1960.
Tous deux narrent deux tragiques histoires d’amour emportées par les circonstances sociales.

Les deux versions de West Side Story racontent la même histoire : l’amour impossible entre Maria, une jeune portoricaine récemment immigrée aux États-Unis et Tony, issu d’une immigration plus ancienne. Ils appartiennent à des bandes rivales de jeunes qui se disputent un quartier de New-York. Ce conflit illustre une phrase qui avait cours, humour noir, dans l’immigration en France, il y a quelques années, « le dernier entré ferme la porte derrière lui ». Les Jets défendent leur territoire face aux derniers arrivés, les Sharks, d’origine portoricaine.
Les pauvres se battent entre eux pour « régner » sur le quartier. Si, aux dernières images, la paix entre la majeure partie des jeunes des deux camps semble établie autour de la mort de Tony, certains protagonistes s’éloignent discrètement sur les côtés.
La guerre tribale continuera.

Soixante années plus tard, elle continue. En témoigne de façon symbolique, Rita Moreno qui joue dans les deux films. Elle est Anita, l’héroïne des Sharks, dans le film de 1961, et tient dans le remake de 2021, le drug store où les jeunes Jets se réunissent…

Inutile de revenir sur la beauté de West Side Story qui a fait le tour du monde avec le même succès aussi bien sur scène qu’à l’écran. La première version du film a obtenu 10 Oscars, la seconde est promise à un succès moindre mais certain. La musique, la couleur, les images, les danses, l’histoire de ce moderne Roméo et Juliette magnifient l’amour impossible et cette guerre des pauvres et masquent leur sort commun, dans la société des États-Unis rappelé par le policier du quartier !

Dans Twist à Bamako, l’amour de Lara et Samba est rendu possible puis brisé, non par des fractures ethniques mais par le choc provoqué au lendemain de l’indépendance par la tentative de Modibo Keita d’instaurer le socialisme dans la société malienne traditionnelle.
Lara fuit les siens pour Bamako à la suite d’un mariage forcé, Samba fils d’un gros commerçant s’engage pour le nouveau régime qu’il définit avec une citation améliorée de Lénine : le socialisme, c’est les soviets plus l’électrification, plus le twist.
Dans un monde qui est, temporairement, en pleine mutation, les deux jeunes se croisent et leur amour nous et montré dans deux séquences pudiques et magnifiques.

Deux corps noirs et nus dans la nuit, debout, silencieux, immobiles, face à face : tout est dit. Une autre séquence, aux multiples symboles, faite pour être belle : Lara, la nuit, dans l’eau jusqu’à la taille, dénoue son pagne, l’agite comme une voile, comme un voile, libérée, sous le regard de son amant qui vient la rejoindre.

Mais Samba meurt sous les coups de la tradition qui a l’a tué pour récupérer Lara et la révolution sous ceux des commerçants qui se sont révoltés contre le régime de Modibo Keita. Une révolution venue d’ailleurs, que des cadres en costume cravate ne pouvaient voir se répandre en dehors des clous, sous toutes ses formes au rythme d’une musique occidentale. Pour eux, les portraits de Hô Chi Minh ou de Patrice Lumumba ne pouvaient cohabiter avec celui Johny et le travail volontaire des jeunes aux champs avec les nuits de Bamako…

Dans la dernière séquence, 50 ans plus tard, Lara, vieillie, cachée sous un voile, avance, un téléphone à la main qui diffuse de la musique occidentale, lève à nouveau son voile, esquisse quelques pas de danse sous le regard d’un militaire : la révolution, la liberté ne sont plus qu’une nostalgie de vieille femme……

De la jeunesse, de la révolution, de la liberté, du twist, il ne reste à Lara que la musique qui réveille encore…
Dans une société traditionnelle qui, on le sait maintenant, va connaître encore d’autres assauts venus d’ailleurs…

Emmerder pour diviser

Prendre Emmanuel Macron pour un imbécile serait une erreur grave. C’est cependant ce que l’opposition semble faire après son élégante déclaration disant qu’il avait décidé « d’emmerder les antivaccins ». Et tous comme un seul de se précipiter sur le chiffon rouge qui suinte le mépris pour les Français et leurs représentants…

Le grand « emmerdeur », qui bien se connaît bien se porte, remplace le grand épidémiologiste et renoue avec ses jugements sur le peuple qu’il a appris à aimer. Le nouveau masque les échecs de l’ancien.

Quel est le problème de la rentrée ? Depuis des semaines, le gouvernement annonce qu’elle sera terrible. Et le répète. Effectivement, les contaminations, les hospitalisations augmentent fortement. Le gouvernement l’avait prévu, le « savait », l’avait annoncé, le « constate » mais n’a rien préparé.
Devant la non organisation il fut détourner l’attention des Français. D’où le chiffon rouge.

C’est la faute des antivaccins. Il faut les informer, les convaincre et à défaut faire avec. Le président faute d’avoir fait son travail, comme un citoyen responsable satisfait ses envies. Il va les « emmerder ». Il désigne à la vindicte publique ceux qui, à tort, refusent le vaccin.

Il est certain que le vaccin n’a pas les effets néfastes que certains lui attribuaient. Ni l’efficacité annoncée par d’autres. Avec près de 80 % de la population correctement vaccinée, le nombre des contaminations semble n’avoir jamais été aussi important. La faute aux 20 % qui ne sont pas vaccinés… parce qu’ils sont contre… ou qui veulent se faire vacciner et ont des difficultés à le faire ?

Pour la rentrée scolaire, le gouvernement qui savait ce qui allait arriver, édicte des directives le dimanche après midi pour la rentrée du lendemain. L’augmentation des contaminations était prévue, non les directives, non les actions. Si les directives sont mal appliquées, si elle ne sont pas appliquées… c’est la faute des enseignants ?
Où en sont l’aération des classes, la mesure de la qualité de l’air, la distribution des tests…

Les actions viendront plus tard.
En Allemagne, placée dans une situation du même type, même si elle est moins grave, la rentrée n’est certainement pas parfaite… mais les mesures édictées, sont applicables car les moyens sont là. La rentrée n’a pas lieu dans la confusion.

Il est certain que la situation créé par le coronavirus est difficile. Dans beaucoup de pays. Mais le comportement infaillible et solitaire du grand « emmerdeur » qui veut satisfaire ses « envies », ne facilite pas les choses. Et pour échapper à ses responsabilités essaie de monter les uns contre les autres.

Il faut cependant noter que le président de la République a reconnu, discrètement, sa responsabilité dans un cas : en décorant le soldat Agnès Buzyn, envoyée au casse-pipe, de Charybde en Scylla, du ministère de la Santé à la conquête de la mairie de Paris…

La campagne présidentielle d’Emmanuel Macron continue.

Voyage à Nantes (2021)

Le voyage à Nantes (2021)

Le Voyage à Nantes est depuis 2012, un musée urbain, en intérieur et en extérieur, avec expositions permanentes et temporaires. Il suffit de suivre la « ligne verte », tracée sur le sol, et d’avoir de bonnes jambes, pour en parcourant Nantes (et les environs) découvrir, gratuitement, une cinquantaine d’œuvres temporaires ou pérennes dispersées dans la ville. En plus des expositions temporaires organisées dans certains musées.

Dans ce parcours, on retrouvait bien sûr, les lieux emblématiques que sont le Château des ducs de Bretagne, cette année avec une remarquable exposition du Béninois Romuald Hazoumé, le Mémorial de l’Abolition de l’Esclavage, les Machines de l’Île et son fameux éléphant qui arrose les curieux ravis…, le Jardin des Plantes qui propose ses taupières et autres fantaisies,  le Passage Pommeraie… Des installations des années précédentes qui font désormais partie du décor urbain. Qui sera enrichi par certaines des nouvelles œuvres mises en place cette année…

Les quelques images ci-après donnent une petite idée de la richesse du parcours avec une mention particulière pour l’œuvre, réaliste et poétique, du Yoruba universel, le Béninois Romuald Hazoumé.

En parcourant la ville, on peut revoir des sites anciens, en découvrir quelques uns ignorés lors des années précédentes , en plus de la nouvelle cuvée…

Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)

Le Jardin des plantes continue à s’offrir et à se renouveler…

Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
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De nombreux commerçants participent au Voyage à Nantes avec  de belles et otiginales enseignes…

Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)

Des expositions temporaires participent au Voyage à Nantes, certaines dans les musées…

Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)

Le clou, à nos yeux, est l’exposition de l’artiste béninois Romuald Hazoumé dans le Château des Ducs de Bretagne, quelques unes visibles, gratuitement, dans la cour du château, d’autres disposées dans le musée. Qui fait le lien entre un certain passé de Nantes et des événements actuels…

Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)
Le voyage à Nantes (2021)

De l’utilisation DU procès

Le procès des terroristes du Bataclan a commencé depuis quelques jours, il va durer 9 mois. C’est un procès normal et hors norme. C’est un procès normal. Dans la mesure où, en démocratie, quand il y a crime, quelle que soit sa nature, il doit y avoir procès et procès public. Ouvert à toute la presse.
Grande différence avec les détenus de Guantanamo, condamnés au secret, torturés, détenus pendant des années… et libérés. Le tout, sans procès !

Au delà du procès et de la justice qui sont dus aux très nombreuses victimes, plus de 600 dont 131 morts à Paris et à Saint-Denis, il y a un enjeu politique. Qui va courir tout au long du procès et qui est déjà apparu dans les déclarations de Salah Abdeslam, l’unique djihadiste vivant des attentats du 13 novembre 2015.

Lors de ses premières prises de parole, Salah Abdeslam a donné une idée sinon de sa défense, du moins de sa volonté de donner un sens, de justifier la tuerie à laquelle il a voulu participer. Elles ont été largement reproduites dans la presse leur donnant l’importante diffusion recherchée par son auteur. Elles ont aussi donné cours, en riposte, à des commentaires qui relevaient la provocation, témoignaient de l’indignation et, dans quelques cas, en montraient l’inexactitude.
Toutes réactions qui donnaient satisfaction à l’immense majorité de la population toutes classes, religions, origines confondues.

Mais cette indignation peut-elle émouvoir les sympathisants des djihadistes auxquels Salah Abdeslam s’adresse ? Car, c’est surtout eux qu’il faut toucher, faire douter, évoluer éventuellement. Ce n’est pas facile, c’est peut-être impossible mais c’est la question centrale que chacun doit se poser avant de faire une déclaration.

Lors de sa première déclaration, au lieu de se présenter, Salah Abdeslam proclame : « Tout d’abord, je tiens à témoigner qu’il n’y a pas de divinité à part Allah et que Mohamed est son messager ».
Une provocation ? Simplement, Salah Abdeslam répète la profession de foi de tous les musulmans. Avant toute procédure, il cherche à placer, à engager tous les musulmans derrière lui, il tient à dire que le seul jugement qui compte est celui d’Allah. Qu’il est en dehors d’une procédure qu’il conteste.

Le nom de son père, de sa mère n’ont rien à voir ici, ni son métier et il poursuit en disant avoir « délaissé (sa) profession pour devenir un combattant de l’État islamique ». Affirmant par là que ce tribunal n’est pas apte à le juger.

Il conteste les mots « de terrorisme et de radicalisme. Ces termes créent la confusion. En réalité, il ne s’agit que d’islam authentique. Ces gens-là sont des musulmans. »
Au delà du tribunal et de l’assistance, il s’adresse à tous ceux qui se croient, se disent musulmans, pour leur faire sentir que les djihadistes, les combattants de l’État islamiques sont les seuls vrais musulmans.
En parlant de sa détention, « ça fait plus de six ans qu’on me traite comme un chien et je dis rien parce que je sais qu’après la mort je serai ressuscité. Et vous aussi vous devrez rendre des comptes, » non pour se plaindre, non pour revendiquer mais pour faire prendre conscience que chacun, un jour, devra rendre des comptes : juges, gardiens de prison… et même mauvais musulmans.

Il veut ensuite justifier l’action du commando auquel il a participé : « Bonjour à tous. Par quoi commencer ? On a combattu la France, on a visé la France, on a attaqué des civils, mais on n’a rien de personnel contre ces gens-là… Les bombes qui visent l’État islamique ne font pas de distinction entre les hommes, les femmes et les enfants. On a voulu que la France subisse la même douleur que nous subissons. »

S’en prendre à la France comme la France bombarde. Mais ce n’est pas la France qu’ils ont assassiné mais des gens paisibles qui étaient au Bataclan ou à la terrasse de cafés contre lesquels ils n’avaient rien de personnel. Qui n’avaient aucune responsabilité dans ce qu’a fait la France.

Pour terminer ces pénibles déclarations pour les victimes et leur famille : « Le minimum, c’est de dire la vérité, on dit souvent que je suis provocateur, mais ce n’est pas vrai, je veux être sincère… le but n’est pas de blesser. »

« Le but n’est pas de blesser. » C’est déjà fait et largement. C’est peut-être là qu’il est le plus provocateur et le plus sincère. Car blessés dans leur corps, dans la blessure ou la mort de leurs proches… ceux qui l’entendent le sont profondément et à jamais. Mais ces déclarations ne sont que, par circonstance, à l’adresse des gouvernants, des politiques, du peuple français, de la salle du tribunal, des victimes, elles s’adressent à ceux qu’il espère faire basculer dans ce qu’il appelle l’islam authentique…

S’indigner de ces déclarations est peut-être nécessaire pour conforter les victimes et l’immense majorité de la population mais avec quel effet sur ses sympathisants ?

Pour démonter son argumentation, certains ont rappelé que la décision de frapper par attentats des Français était antérieure à l’intervention française au Proche-Orient. Mais est-elle audible ?

Avant ou après les attentats, la France est responsable par ses interventions militaires, ici ou là, de multiples blessures ou morts. La France, le gouvernement de la France, non les spectateurs du Bataclan ou les personnes qui avaient la malchance de se trouver au mauvais momentDes personnes dont certaines s’étaient peut-être exprimées contre la politique de la France. Dont quelques unes n’étaient pas françaises !
Tandis que les meurtriers n’étaient pas l’État islamique
mais des individus, responsables de leurs actes, qui étaient allés au Proche-Orient pour s’entraîner et étaient revenus en France pour tuer. Ces actes ont été commandités par d’autres mais commis par eux, volontairement. Ils ont insulté et tué ou blessé directement des personnes qu’ils ne connaissaient pas et qui n’avaient blessé ou tué personne… Et ils sont morts volontairement pour faire cela.
Quelles est le rôle et la responsabilité des victimes ? Quel est le rôle et la responsabilité des membres de ce commando ?


Salah Abdeslam, heureusement pour les spectateurs de Saint-Denis, ne s’est pas fait exploser mais s’est enfui, s’est caché.
Pourquoi a-t-il reculé devant un acte qu’il approuve, dont il pense qu’il lui ouvre les portes du paradis ? A-t-il pensé à la monstruosité de ce qu’il allait faire ? Il ne le semble pas d’après ses propos. A-t-il simplement eu peur et s’est-il dérobé à la mission qui lui avait été confiée et qu’il avait acceptée ou même sollicitée ?

Étant donnée sa situation maintenant, sachant qu’il ne risque pas la peine de mort, qu’il sera probablement condamné à une longue peine, comment échapper à la honte de la défaillance et retrouver l’estime de ceux qui lui avaient fait confiance et de ceux qui le regardaient favorablement ? Si ce n’est en construisant l’image de celui qu’il n’a pas eu le courage d’être ?

C’est l’image de ce qu’il veut paraître et qu’il n’a pas été qu’il faut détruire. La sienne et celle de ceux qui tuent ou veulent tuer des personnes, croyantes ou non, bonnes ou moins bonnes comme tout un chacun mais qui ne sont coupables de rien de ce dont on les accuse.

Entreprise difficile. Peut-être impossible. Toute parole quelle qu’elle soit contribue-t-elle à la construction du personnage ?

Faut-il répondre seulement par le silence ?